Grève reconduite au terminal pétrolier du Havre (Seine-Maritime). Vendredi 27 mai 2016, les salariés de la Compagnie industrielle maritime (CIM), 280 salariés, ont reconduit le mouvement de grève lancé mardi 24 mai. Dans l’entreprise, qui alimente en pétrole les aéroports parisiens et trois raffineries, les salariés étaient réunis en assemblée générale, en milieu de journée. La grève aurait été votée à 85%, selon une source syndicale (CGT). Il n’y aura pas de blocage, mais un piquet de grève maintenu. 150 salariés étaient présents pour le vote. Une nouvelle assemblée générale doit avoir lieu lundi 30 mai 2016, à midi. 40% du carburant français transite par la CIM.
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L’essentiel. À 85 %, les salariés du terminal pétrolier du Havre (Seine-Maritime) ont décidé de poursuivre le mouvement de grève, vendredi 27 mai 2016. Le mouvement a débuté mardi 24 mai. La Compagnie industrielle maritime (CIM) est un point stratégique du pays, puisque l’usine alimente en kérosène les aéroports parisiens et trois raffineries françaises, dont celles de Total à Gonfreville-l’Orcher et d’ExxonMobil à Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime). Mercredi 25 mai, la préfète de Seine-Maritime, Nicole Klein, indiquait sur les antennes de Radio-France, que la CIM était d’un « intérêt vital » et qu’elle devait fonctionner. Elle souhaitait vouloir trouver des solutions afin d’assurer le fonctionnement du terminal pétrolier en dépit du mouvement de grève.
Quelques heures avant cette annonce, le dépôt pétrolier de Donges, près de Nantes (Loire-Atlantique) a été débloqué, par les CRS. Une centaines de grévistes s’était retranchée derrière des barricades. L’évacuation s’est passée dans le calme, selon nos confrères de TF1. Le dépôt était occupé depuis le 17 mai par des salariés opposés à la loi Travail. Quelques heures après l’intervention des forces de l’ordre, la CGT de la raffinerie a appelé à un mouvement de grève en illimité, à compter de vendredi 27 mai. Selon Le Figaro, 75 % des salariés se déclarent grévistes.
La CIM alimente les raffineries et les aéroports de Paris
L’entreprise alimente, via des oléoducs, deux raffineries Total à Gonfreville-l’Orcher (Seine-Maritime) et Grandpuits (Seine-et-Marne) ainsi que ExxonMobil à Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime). La CIM achemine également le kérosène des aéroports de Paris. Même si elle est peu connue, elle est d’un intérêt stratégique primordial pour l’acheminement des produits pétroliers. Elle opère les terminaux pétroliers du port du Havre et du cap d’Antifer, plus au nord, près d’Étretat.
La raffinerie d’ExxonMobil (Esso) est la seule de France qui fonctionne normalement : après une grève lancée dans l’entreprise, les syndicats avaient finalement décidé de lever le mouvement dans la raffinerie, faute de participation.
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La CIM, un stock stratégique
La reconduite du mouvement au terminal pétrolier du Havre a été votée jusqu’au lundi 30 mai 2016, à midi. « On demandera à la CIM de continuer par tous les moyens de fonctionner », avait affirmé à l’AFP la préfète de Normandie et de Seine-Maritime, Nicole Klein.
La CIM aurait reçu une injonction de l’État pour ouvrir les vannes afin d’alimenter la raffinerie ExxonMobil ainsi que les aéroports de Paris.
Cette nuit, Monsieur Valls a délivré une injonction ordonnant à la direction de la CIM de faire tourner un débit minimum, en expédition sur ExxonMobil et les aéroports parisiens », informe Franck Barbay, secrétaire du CCE de la CIM. « Ces deux pompages ont démarré à midi, aujourd’hui, vendredi 27 avril. »
Car l’entreprise conserve notamment une partie des stocks stratégiques français. Un navire, à quai avant le mouvement, est toujours dans le terminal. Les autres navires sont en rade, au large du Havre, ou transférés ailleurs.
La sécurité du site dépend désormais de 17 cadres, non-grévistes, et présents sur place depuis le début de la semaine. « Nous n’assurons plus la sécurité du site », précise la CGT CIM. « Ce sont les personnes qui assurent les expéditions depuis lundi 23 mai, qui prennent le relais. »
Le syndicat CGT CIM « appelle a amplifier le mouvement, dans tous les ports de France ». Concernant le dépôt pétrolier du Havre, la CGT CIM envisage « d’essayer de faire arrêter le site », commente le Mathias Jeanne, secrétaire CGT CIM.
Vidéo . Le mouvement de grève reconduit à la CIM, au Havre :
Avec AFP