La situation s’améliore dans les stations-service, répètent inlassablement les services de l’État, notamment en Normandie, où les mesures de restriction ont été levées. Vendredi 27 mai 2016, presque tous les dépôts qui étaient bloqués par des opposants au projet de loi Travail ont été libérés. Un seul est encore bloqué, à Gargenville (Yvelines), a indiqué le secrétariat d’État aux Transports.
Ces dépôts pétroliers débloqués permettent d’augmenter les capacités de livraison, ce qui permet d’approvisionner de plus en plus de stations-service », a indiqué le porte-parole du secrétaire d’État.
Près de 20% des stations-service éprouveraient toujours des difficultés d’approvisionnement en carburant. « Il y a une tendance à l’amélioration dans toutes les régions, y compris l’Île-de-France. Cela s’améliore fort dans le nord et il y a une bonne amélioration dans l’ouest ».
Six raffineries sur huit à l’arrêt ou au ralenti
Six des huit raffineries françaises sont cependant toujours à l’arrêt, vendredi 27 mai : les raffineries de Total (à Gonfreville-l’Orcher, Grandpuits, Donges, La Mède et Feyzin) ainsi que celle de Petroineos à Lavéra (Bouches-du-Rhône). Les deux sites d’Esso, les raffineries ExxonMobil de Port-Jérôme à Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime) et Fos-sur-Mer, fonctionnent normalement.
Dans la raffinerie ExxonMobil de Notre-Dame-de-Gravenchon, près du Havre, le mouvement de grève initié par FO et la CGT n’avait pas abouti : le nombre insuffisant de salariés grévistes avaient conduit les syndicats à stopper le mouvement dans l’entreprise.
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Au Havre, grève reconduite au terminal pétrolier
Au Havre (Seine-Maritime), les salariés du terminal pétrolier ont voté la reconduction de la grève, vendredi 27 mai en milieu de journée. Réunis en assemblée générale dans l’enceinte de la Compagnie industrielle maritime (CIM), 150 des 240 salariés ont voté à 85% la poursuite du mouvement. Une nouvelle assemblée générale doit avoir lieu lundi 30 mai.
La CIM achemine par oléoducs le pétrole dans trois raffineries (Total à Gonfreville-l’Orcher et Grandpuits ainsi que ExxonMobil à Notre-Dame-de-Gravenchon) ainsi qu’aux aéroports de Paris. Les salariés avaient fermé les vannes, mardi 24 mai, après avoir voté la grève à 95%.
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Manuel Valls a cependant exigé un service minimum, pour reprendre l’approvisionnement de la raffinerie ExxonMobil et des aéroports de Paris.
Mercredi 25 mai, la préfète de Seine-Maritime, Nicole Klein, indiquait sur les antennes de France Bleu Normandie, que la CIM était d’un « intérêt vital » et qu’elle devait fonctionner. Elle souhaitait vouloir trouver des solutions afin d’assurer le fonctionnement du terminal pétrolier en dépit du mouvement de grève.
François Hollande : « je tiendrai bon »
François Hollande est resté ferme, vendredi 27 mai, face à la volonté des opposants à la loi Travail à poursuivre leur fronde, tandis que la situation s’améliorait sur le front des carburants avec le déblocage de la quasi-totalité des dépôts pétroliers.
Je tiendrai bon parce que je pense que c’est une bonne réforme », a-t-il répondu depuis le Japon. Le « premier devoir » du gouvernement est d’assurer « la liberté de circuler » et « le bon fonctionnement de l’économie », a-t-il dit.
De son côté, le patron de la CGT, Philippe Martinez, a dénoncé un « climat de haine » distillé par l’exécutif et le patronat. De nouvelles actions devraient avoir lieu dès la semaine prochaine et jusqu’au 14 juin, date de la prochaine journée de mobilisation.